Petite compilation nº 3 – « Interventions physiques visant à interrompre ou à réduire la propagation des virus respiratoires »

Brève revue biaisée (*) – et ‘cherry-picked’ assumée – de la littérature scientifique récente dont on ne parle pas par ailleurs. Un point commun entre ces différents articles est qu’ils rappellent des notions de base bien connues avant 2020 concernant les virus respiratoires et la gestion de leurs épidémies. Nous souhaitons les confronter aux mesures qui ont été prises dans le cas du SARS-CoV-2, et à leurs effets. Nous soulignerons ici quelques-uns de leurs apports principaux en ce sens et laisserons nos lecteurs se forger leur propre opinion.

(*) : Le terme « biaisé » est ironique et volontairement provocateur, afin de provoquer le débat. Il indique que nous avons sélectionné des articles d’une qualité incontestable et qui, n’allant pas dans le sens voulu par le narratif dominant, ne sont que très rarement cités, voire pas du tout, ou des articles qui opèrent un revirement considérable par rapport aux concepts qui ont dominé le champ scientifique durant la crise sanitaire de 2020-2022/23.

Épisode nº3

  • Physical interventions to interrupt or reduce the spread of respiratory viruses”, Tom Jefferson et al., Cochrane Database of Systematic Reviews, Review – Intervention, 30 janvier 2023 1https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD006207.pub6/full

Cochrane est une collaboration internationale, indépendante, sans but lucratif, d’environ 30.000 chercheurs dans le monde, qui mène des revues systématiques concernant des publications de recherche sur l’impact d’interventions diverses dans le domaine de la santé. Leurs analyses de la littérature scientifique et médicale visent à éclairer, de manière rigoureuse et fiable, les choix d’interventions opérés par les professionnels de la santé, les patients et les politiques, sur base de données probantes (« evidence-based ») établies par le consensus d’articles de qualité, en tentant, par exemple, d’identifier et exclure les biais ou facteurs confondants potentiels 2https://www.cochrane.org/about-us, 3https://www.cochrane.org/evidence. L’approche n’est, bien sûr, pas toujours parfaite mais elle est globalement reconnue comme de qualité supérieure, y compris par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Dans la publication de Cochrane considérée ici, les auteurs concluent 4We are uncertain whether wearing masks or N95/P2 respirators helps to slow the spread of respiratory viruses based on the studies we assessed. Hand hygiene programmes may help to slow the spread of … Continue reading (traduction libre) qu’ils ne peuvent établir avec certitude que le port des masques chirurgicaux ou de type FFP2 aide à ralentir la transmission des virus respiratoires comme celui de l’influenza (grippe vraie) ou le SARS-CoV-2 (COVID-19), tandis que, selon eux, l’hygiène des mains pourrait y aider 5Toutefois de nombreux travaux remettent en question l’efficacité, pour combattre l’extension épidémique, de la désinfection fréquente des mains et des surfaces avec des agents tels que les … Continue reading. Pour arriver à cette conclusion, ils ont analysé en détail et combiné les meilleures études dites « randomisées avec groupe contrôle ». Sur cette base et selon leurs termes, l’impact positif du port du masque sur le nombre de personnes atteintes par une maladie comme la grippe ou le COVID-19, dans une communauté ou un environnement de soins, est probablement faible, voire nul 6Sans compter les éventuels effets négatifs d’un port prolongé (https://www.cell.com/heliyon/fulltext/S2405-8440(23)01324-5#%20). Des études assez larges et robustes sont actuellement souhaitables pour en démontrer l’utilité 7https://ebm.bmj.com/content/27/6/334.

Dans le doute, il faut cependant s’attendre à ce que le port du masque reste la mesure de protection favorite des autorités de santé au premier abord, probablement en raison de sa logique apparente mais également de son caractère de forte visibilité, donc donneur d’exemple – et même culpabilisant pour autrui – ainsi que de la notion simple (mais erronée, surtout concernant les enfants 8https://cognitiveresearchjournal.springeropen.com/articles/10.1186/s41235-022-00360-2,9https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/11786302221123573) que « cela ne peut en tout cas faire de tort »10L’incertitude concernant le port du masque, son utilité, voire ses dangers, est due non seulement à un manque d’études statistiquement valides mais également à la diversité des masques … Continue reading.


Prochain épisode : L’infection protège contre la réinfection

Notes

Notes
1 https://www.cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD006207.pub6/full
2 https://www.cochrane.org/about-us
3 https://www.cochrane.org/evidence
4 We are uncertain whether wearing masks or N95/P2 respirators helps to slow the spread of respiratory viruses based on the studies we assessed. Hand hygiene programmes may help to slow the spread of respiratory viruses.
5 Toutefois de nombreux travaux remettent en question l’efficacité, pour combattre l’extension épidémique, de la désinfection fréquente des mains et des surfaces avec des agents tels que les gels hydro-alcooliques et soulignent ses inconvénients dermatologiques https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7320712/ ; https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2320206820939403, le lavage fréquent à l’eau savonneuse, tout simplement, restant fortement recommandé https://www.mayoclinic.org/healthy-lifestyle/adult-health/in-depth/hand-washing/art-20046253
6 Sans compter les éventuels effets négatifs d’un port prolongé (https://www.cell.com/heliyon/fulltext/S2405-8440(23)01324-5#%20)
7 https://ebm.bmj.com/content/27/6/334
8 https://cognitiveresearchjournal.springeropen.com/articles/10.1186/s41235-022-00360-2
9 https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/11786302221123573
10 L’incertitude concernant le port du masque, son utilité, voire ses dangers, est due non seulement à un manque d’études statistiquement valides mais également à la diversité des masques faciaux, leur composition, efficacité de filtration, etc, ainsi qu’à la manière dont ils sont portés : ajustement nez-bouché incorrect, entreposage inadéquat après usage suivi d’une réutilisation souvent multiple, échange (entre enfants), péremption, etc…)

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