Le 24 mars dernier, le Comité de concertation (Codeco) a décidé d’opérer un troisième confinement de la Belgique. Concrètement, ce confinement a consisté à fermer les écoles à partir du 29 mars, à refermer les métiers de contacts, à imposer de nouvelles restrictions aux commerces dits « non essentiels » et à restreindre les activités en extérieur et les activités extrascolaires (passage de la bulle de 10 à 4 et limitation à 10 pour les stages de Pâques sans possibilités de nuitée)1https://www.info-coronavirus.be/fr/news/occ2403/.
Ces décisions furent prises très rapidement, alors que le Codeco tenu cinq jours plus tôt (le vendredi 19 mars) avait abouti à des conclusions allant dans le sens inverse. Le revirement observé semble s’être basé principalement, sinon exclusivement, sur une hausse des hospitalisations et en particulier sur le chiffre de 288 nouvelles hospitalisations annoncé le 23 mars. Celui-ci a été interprété comme marquant le début d’une hausse exponentielle qui pouvait conduire à la saturation des soins de santé. Dans le même temps, les écoles ont été présentées comme étant l’un des moteurs principaux de l’épidémie, justifiant ainsi leur fermeture. L’objectif de cette analyse est de questionner ces deux assertions qui ont officiellement justifié ce 3ème confinement, dont la fermeture des écoles est la pierre angulaire.
Dans un premier temps, nous avançons ici une analyse de l’évolution des données épidémiologiques globales. Celle-ci nous amène à conclure que les mesures prises n’ont pas pu avoir d’effet significatif sur ces évolutions. En effet, le sommet du pic des cas positifs et des hospitalisations est survenu très rapidement après (voire avant) la mise en place des mesures. Par conséquent, la diminution qui a suivi ne peut en aucun cas être mise en relation avec lesdites mesures. Or cette évolution était prévisible avant le 24 mars, à condition de prêter une attention correcte à l’évolution des cas positifs plutôt que de se concentrer quasi exclusivement sur les indicateurs les plus alarmistes.
Dans un second temps, nous remettons en cause l’idée selon laquelle l’école serait devenue le moteur de l’épidémie. Nous avançons également les effets pervers que peut avoir une fermeture des écoles sur l’évolution des contaminations.
1. Analyse des données épidémiologiques 2L’analyse présentée ici se base sur les données disponibles au 12/04/2021
1.1 Un confinement qui n’a servi à rien
Il ne s’agit pas ici de questionner l’efficacité d’un confinement strict quant à la diminution du rythme des contaminations. Rappelons toutefois que, contrairement à ce que pensent la plupart des décideurs politiques, cette efficacité ne fait pas l’objet d’un consensus scientifique3Un certain nombre d’études scientifiques soutiennent que l’effet de ces mesures n’est pas mesurable. D’autres affirment que certaines mesures restrictives ont bien une utilité mais que ce … Continue reading. L’analyse développée ci-dessous examine l’impact des mesures prises sur le volume des hospitalisations et, en particulier, sur le niveau maximal d’hospitalisations en soins intensifs.
Le pic des contaminations atteint avant l’effet des mesures
Il est communément admis qu’il faut attendre au moins six jours pour que des mesures prises puissent avoir un impact sur le nombre de cas. Or, le ‘pic des cas’ dans la population belge (plus précisément des nouveaux individus détectés positifs) survient en Belgique le 22 mars (la moyenne centrée culmine quant à elle le 25 mars) comme nous pouvons le voir sur la figure suivante.

Notons que pour la catégorie d’âge de 0 à 19 ans, le pic de la moyenne centrée était même atteint un peu avant, soit le 23 mars. La fermeture des écoles – qui a pris effet le 29 mars – apparaît donc particulièrement à contretemps de la dynamique de l’épidémie.

Le point d’inflexion dépassé avant le Codeco
Une courbe épidémique suit typiquement une évolution en cloche. Un événement important dans une telle évolution est le point d’inflexion. Il s’agit du moment où l’augmentation commence à faiblir : le nombre de nouveaux cas continue à croître, mais moins vite. Une fois identifié, le point d’inflexion permet de situer le sommet du pic des contaminations (le moment où le nombre de nouveaux cas commencera à diminuer) comme proche. Pour le cas qui nous intéresse, ce point d’inflexion a lieu autour du 12-15 mars4Sur base des données brutes des cas, nous définissons l’inflexion comme étant le jour où la pente de la moyenne centrée sur 7 jours est la plus importante., donc bien avant le Codeco du 24 mars 2021. À ce moment, il était donc possible d’anticiper un pic épidémique proche. C’est ce que nous avancions dans une analyse de la situation épidémiologique publiée la veille du Codeco5https://covidrationnel.be/2021/03/23/analyse-situation-epidemiologique-23-03-2021/#sdfootnote1sym.
1.2 Vague ou marée montante ?
Le terme de vague a été abondamment utilisé depuis l’apparition de l’épidémie de Covid-19. Celle-ci se caractérise par une hausse exponentielle tant du nombre de cas que des entrées en hospitalisation, faisant craindre une saturation rapide des capacités hospitalières, et en particulier des soins intensifs. Il n’est pas dans notre intention de rentrer dans une querelle sémantique pour savoir s’il faut qualifier de « vague » le phénomène que nous connaissons actuellement. Nous l’appellerons « 3ème vague » par facilité de langage, tout en insistant sur les différences fondamentales qui existent entre celle-ci et les vagues précédentes. Nous nous référons plus précisément à la seconde vague, pour laquelle les données sont plus complètes6Au moment de la première vague, le nombre de tests était très limité ce qui fausse toute comparaison sur ce point..
Commençons par considérer le taux de positivité. Il est resté, sur la période observée, relativement stable, passant de 7,7 à 8,9% en quatre semaines. À l’inverse, ce taux avait connu un véritable emballement au moment de la seconde vague, se caractérisant par une progression très rapide et un maximum à près de 30%. Le graphique ci-dessous montre le contraste évident entre les deux périodes. Ceci nous amène à constater que cette “vague” ne présente pas la même dynamique que les deux vagues précédentes.

Source : covidata.be, sur base des données publiées par Sciensano
Examinons ensuite la progression de l’épidémie. En effet, le meilleur indice d’une progression rapide et problématique de l’épidémie est sa croissance exponentielle. Pour déceler une évolution à tendance exponentielle, il faut idéalement observer un temps de doublement constant. Lors de la deuxième vague, ce temps était proche de 9 jours sur quasiment tous les indicateurs.
Un indicateur beaucoup plus fiable et stable que les cas (à défaut d’un testing aléatoire pour estimer la prévalence) est le nombre d’entrées en hôpital. Pour la troisième vague qui nous occupe ici, le nombre d’entrées a commencé à augmenter vers le 8 mars. Nous étions alors à une moyenne de 146 entrées journalières, calculée sur 7 jours. Au sommet de la courbe, vers le 30 mars, nous étions à 274 entrées7Source : Covidata.be, Sciensano. Aucun doublement n’a donc pu être observé en plus de trois semaines. En comparaison, lors de la deuxième vague, la même valeur de 146 entrées était observée le 9 octobre et celle-ci était doublée 8 jours plus tard. Ceci permet d’avancer que la vitesse de progression des contaminations et des hospitalisations n’était, au 24 mars 2021, pas comparable avec celle observée durant la deuxième vague, loin s’en faut.
Évoquons à présent la mortalité, sans commune mesure avec celle des deux vagues précédentes. Certes, la mortalité connaît toujours un décalage dans le temps par rapport aux hospitalisations. Cependant, considérant le fait que la hausse des hospitalisations a commencé il y a déjà plusieurs semaines, une hausse plus importante de la mortalité aurait déjà dû être observée. S’agissant de la mortalité attribuée à la Covid-19, nous sommes revenus ces derniers jours au niveau observé début février. Si l’on s’intéresse à la mortalité générale, il faut rappeler que la Belgique se trouve en sous-mortalité constante par rapport aux années précédentes depuis le début de l’année 2021 (voir annexe). Ceci signifie que l’épidémie de Covid-19 n’a plus d’impact significatif sur la mortalité générale.
Reste la situation des soins intensifs, dont le niveau d’occupation, préoccupant, a été avancé par les autorités pour justifier les mesures supplémentaires. S’il est indéniable que ceux-ci ont été sous forte pression en mars, il était déraisonnable d’envisager à court terme une flambée de leur occupation, comparable à celle connue durant la deuxième vague. En effet, on l’a vu, les hospitalisations augmentaient mi-mars 2021 beaucoup plus lentement que durant les deux vagues précédentes. L’augmentation légèrement plus rapide de la charge en soins intensifs (SI) s’explique par un effet d’accumulation : les patients en soins intensifs restent hospitalisés plus longtemps, les sorties ne compensant pas les entrées.
Néanmoins, comme le montre l’évolution de l’occupation des soins intensifs depuis début mars, cette évolution est logiquement plus lente et contrôlable que lors de la deuxième vague. À nouveau, il a fallu un mois pour passer de 15 à 30% d’occupation des SI par des patients Covid le 24 mars 2021, contre 9 jours en octobre 2020, laissant présager d’un pic nettement moins élevé.

Source : covidata.be, sur base des données publiées par Sciensano
Ainsi le maximum à ce jour, qui semble dépassé depuis le 9 avril 2021, est de 925 lits, contre 1474 lors de la 2ème vague.
Le fait que 46% des lits SI soient occupés par des patients positifs au SARS-Cov-2 place les hôpitaux et les équipes soignantes dans une situation proche de la saturation, comme souvent en fin de saison hivernale. Ceci oblige ces derniers à réorganiser les programmes opératoires électifs. Ce que nous discutons ici, c’est l’opportunité de la prise de décision et son impact avéré ou non, au niveau temporel, pour réduire le niveau d’occupation des soins intensifs.
Discussion de la prise de décision
De ce point de vue, il apparaît que les décisions prises l’ont été trop tard pour avoir un réel impact sur le développement de la 3ème vague. Rappelons que la même situation s’est produite concernant les décisions mises en oeuvre le 2/11/2020, soit après le pic du nombre de cas positif de la 2ème vague8Voir à ce sujet : https://covidrationnel.be/2021/02/16/discussion-chronologique-de-limpact-de-certaines-mesures-non-pharmaceutiques-de-lutte-anti-covid-suivant-la-2eme-vague-en-belgique/.
Au vu de la situation décrite ci-dessus, sans comparaison avec celle connue lors de la deuxième vague, et sachant que le pic épidémique semblait proche de surcroît, il est étonnant que des décisions aussi lourdes que la fermeture des écoles et le reconfinement aient été prises dès le 24 mars, sans attendre que d’autres signaux indiquent un risque de saturation des hôpitaux (puisqu’il semble qu’il s’agisse désormais du seul objectif affiché de nos autorités). C’est en particulier le cas pour la décision de fermeture des écoles puisque celle-ci n’était effective que le lundi 29 mars. Dès lors, pourquoi ne pas avoir attendu le vendredi 26 mars pour prendre une décision pleinement éclairée ?
Lors du Codeco du 24 mars, les signes que la “troisième vague” plafonnait étaient déjà perceptibles. Par conséquent, nous ne nous expliquons toujours pas ce qui a pu mener à un resserrement des mesures de manière impromptue. En outre, l’évolution des derniers jours confirme bien un reflux de l’épidémie, qui ne saurait être attribué aux mesures de confinement prises à cette occasion. Le ‘pic des cas’ et le pic des hospitalisations (moyennes centrées sur 7 jours) sont survenus respectivement le 25 mars et le 30 mars, c’est-à-dire bien trop tôt pour être imputés à la mise en place des mesures qui y ont été décidées (essentiellement la fermeture des écoles ayant pris cours le 29 mars).
Un problème d’indicateurs ?
Il semble que les décideurs politiques et les experts qui les conseillent se soient largement, voire excessivement, focalisés sur deux indicateurs : les entrées en hospitalisation et le niveau d’occupation des soins intensifs. Ce faisant, ils ont délaissé l’évolution des cas détectés et du taux de positivité qui précède les entrées en hôpital. L’étude de l’ensemble des données disponibles aurait dû permettre d’entrevoir que la « vague » à laquelle nous faisons face était de nature différente des précédentes. Moins grave, elle promettait également d’avoir une phase ascendante plus limitée avec un pic épidémique déjà en vue. Il convient de rappeler le manque d’indicateurs plus fiables qui permettraient un meilleur suivi de l’état de l’épidémie dans la population. Il nous semble ainsi essentiel de mettre en place un testing “sentinelle” aléatoire présentant moins de biais liés aux stratégies de testing. L’exploitation des données provenant des eaux usées constitue également une piste à explorer. La situation des soins intensifs devrait également être mieux connue grâce à des indicateurs qui, soit n’existent pas, soit ne sont pas publiés. Des données comme le nombre d’entrées en soins intensifs, la part de patients positifs au Sars-Cov-2, mais hospitalisés pour une autre raison, ou encore l’âge des patients permettraient d’avoir une vision plus précise de la situation et d’anticiper au mieux les évolutions.
Rappelons enfin que la prise de décision doit être réalisée en croisant toute une série d’indicateurs. Un indicateur isolé n’indique, par définition, qu’une seule chose (il ne donne qu’une photographie partielle) et est incapable, à lui seul de fournir les informations nécessaires à une prise de décision éclairée.
De l’utilité de quelques comparaisons
Le baromètre de l’OMS constitue un bon exemple d’outils d’aide à la décision intégrant un tableau de bord9https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/336653/WHO-2019-nCoV-Adjusting_PH_measures-2020.2-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y. Si l’on suit ce baromètre, la discordance entre la situation de l’épidémie en Belgique et les mesures imposées est évidente. En effet, la fermeture des écoles n’est recommandée qu’au niveau 4. Celui-ci n’est atteint que lorsque tous les indicateurs de transmission sont dans le rouge et que la capacité de riposte du système de santé est limitée. Ceci correspondrait par exemple à un taux de positivité supérieur à 20% et un nombre d’admissions en hôpital de près de 500 par jour en Belgique. Si l’on prend les critères de l’OMS, la Belgique se situerait aujourd’hui en niveau 310Voir à ce sujet notre analyse : Situation épidémiologique de la Belgique dans le baromètre de l’OMS, 5/02/2021. Lien : … Continue reading. Il est ici utile de rappeler que les recommandations de l’OMS lorsque l’on se situe à ce niveau excluent la fermeture des écoles et ne mentionnent aucunement des mesures comme la “bulle de un” ou la limitation des activités en extérieur si ce n’est les rassemblements massifs11Éléments à prendre en considération lors de la mise en œuvre et de l’ajustement des mesures de santé publique et des mesures sociales dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, Nov. 2020, … Continue reading.
Notre objectif n’est pas de demander l’utilisation par la Belgique de ce baromètre de l’OMS. Nous considérons que la gestion de l’épidémie doit se réaliser de manière différenciée et adaptée, sans recourir à des mesures générales comme nous les avons connues jusqu’à présent. L’objectif de cette comparaison est ici de montrer que, contrairement à un argument d’autorité souvent avancé, les mesures restrictives ne sont nullement rendues inévitables du fait de l’évolution des données de l’épidémie. Elles sont le résultat de choix politiques qui, en l’occurrence, vont au-delà des recommandations de l’OMS. Ces choix ne peuvent, dans une large mesure, se prévaloir d’une quelconque démonstration scientifique et ne reposent pas non plus sur une stratégie réelle de gestion de risque. Pour s’en convaincre, on peut citer le cas du Luxembourg. Notre voisin connaît en effet une situation très similaire à la nôtre en ce qui concerne le nombre de cas, les hospitalisations et le niveau de vaccination de la population. La dynamique politique est pourtant totalement différente voire aux antipodes de la nôtre : les lieux culturels ont rouvert depuis début janvier 2021 et les terrasses de café et restaurants depuis le 7 avril. Il n’y est aucunement question de reconfinement, et encore moins de fermer les écoles.
2. La fermeture des écoles et de l’enseignement supérieur
Les mesures prises lors du Codeco du 24 mars sont de natures diverses et ne concernent pas seulement l’enseignement. Néanmoins, la fermeture des établissements d’enseignement, et en particulier de l’enseignement obligatoire, a bien été présentée comme étant celle qui devait avoir le plus d’impact sur l’évolution de l’épidémie. De fait, l’efficacité des autres mesures peut, sans entrer dans le détail, être facilement remise en cause. Ainsi, l’obligation de prendre rendez-vous pour se rendre dans un commerce non-essentiel s’apparente à une version édulcorée de la fermeture de ces mêmes commerces lors du 2ème confinement. Ceux-ci rouvrirent un mois plus tard sans que l’on observe le moindre effet en termes de reprise des contaminations. À l’époque, le ministre fédéral de la santé avait concédé que cette mesure n’avait que peu d’impact en elle-même, mais représentait un “choc psychologique” salutaire. Les métiers de contacts ont quant à eux été considérés comme des lieux de contamination spécifiques. Mais aucune étude sérieuse n’est venue soutenir cette idée. Enfin, le retour à la bulle de 4 (au lieu de 10) en extérieur constitue l’exemple typique de mesure étant au mieux sans effet, au pire contre-productive. En effet, les chances de se contaminer en extérieur sont infiniment plus faibles qu’en intérieur 12https://academic.oup.com/jid/article/223/4/550/6009483 https://doi.org/10.1093/infdis/jiaa742. Ce resserrement de la bulle extérieure fait craindre un déplacement de certaines activités en milieu clos.
La fermeture des établissements d’enseignement constitue bien la mesure forte de ce reconfinement. Or comme le spécifie l’OMS, une telle mesure ne devrait être appliquée qu’en tout dernier recours : « La continuité de l’éducation des enfants pour leur bien-être général, leur santé et leur sécurité doit rester au premier plan de toutes les considérations et décisions dans ce domaine. » 13https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/336653/WHO-2019-nCoV-Adjusting_PH_measures-2020.2-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y
Rappelons que les fermetures d’école touchent de plus de manière disproportionnée les enfants les plus précaires14Ludvigsson JF. Children are unlikely to be the main drivers of the COVID-19 pandemic–a systematic review. Acta Paediatr 109 (2020) 1525-1530. https://doi.org/10.1111/apa.15371. Ces fermetures, outre leur impact sur l’éducation, mais aussi l’alimentation et le développement social des enfants, et les situations de maltraitance, ont des conséquences pour les professionnels de l’enseignement et pour les parents, qui peuvent notamment être empêchés de poursuivre leur activité professionnelle, source de revenus15W. S. Gilliam, A. A. Malik, M. Shafiq, M. Klotz, C. Reyes, J. E. Humphries, T. Murray, J. A. Elharake, D. Wilkinson and S. B. Omer. COVID-19 transmission in US child care programs. Pediatrics 147( … Continue reading.
Laisser les écoles ouvertes avait toujours été présenté comme un objectif cardinal de la stratégie belge de lutte contre la Covid-19. On prenait ainsi en compte le caractère central de cette activité pour la société. La communication autour des écoles et de leur fermeture a été pour le moins confuse. Ainsi le Codeco du 19 mars était déjà consacré à la question de l’école, mais avait abouti à une conclusion tout à fait différente : celles-ci restaient ouvertes, avec quelques restrictions supplémentaires (notamment le port du masque pour les élèves de 10 et 11 ans). Le lundi 22 mars, les trois ministres communautaires de l’éducation communiquaient en ce sens. Mais dès le lendemain, un nombre d’entrées en hospitalisation Covid anormalement élevé provoquait, pour le soir même, une réunion du gouvernement fédéral en kern. Celui-ci préparait les mesures prises par le Codeco du lendemain. Lors de la conférence de presse à l’issue de celui-ci, le Premier ministre Alexander De Croo annonçait la fermeture des classes primaires et secondaires, mais non des maternelles. Cette distinction était justifiée par le faible taux de positivité des 0-9 ans. Pourtant, la fermeture des écoles maternelles sera annoncée dès le jeudi 25 mars en Communauté française et le jour suivant pour la Communauté flamande.
Un rôle moteur dans la dynamique de l’épidémie ?
Les décisions prises par le Codeco du 24/03/21 concernant la fermeture des écoles à partir du lundi 29/03/21 étaient apparemment justifiées par un emballement des cas de contaminations détectés dans les écoles au cours des dernières semaines. Il faut toutefois remettre cela en perspective avec la très forte croissance du nombre de tests effectués chez les enfants à la fin février et en mars, comme nous le détaillions dans une analyse précédente, qui montre combien la stratégie de testing doit être prise en compte pour comprendre les chiffres16https://covidrationnel.be/2021/04/08/cas-positifs-taux-de-positivite-et-indications-de-test-les-biais-lies-a-la-strategie-de-testing-rendent-les-comparaisons-entre-tranches-dage-tres-peu-fiables/. Le taux de positivité, présenté dans le graphique ci-dessous en fonction de l’âge, permet, en partie, de s’affranchir du biais du nombre de tests effectués.

Source: Rapport hebdomadaire Sciensano du 09/04/2021
On remarque que chez les 0-9 ans, le taux de positivité est depuis septembre 2020 presque toujours plus bas que pour toutes les autres tranches d’âges, alors que c’est l’inverse pour les 10-19 ans. Cette différence est plutôt attribuable à des stratégies de testing fortement liées à l’âge. On ne voit par ailleurs pas d’évolution différente chez les 0-19 ans comparativement aux adultes en mars 2021. Il n’y a donc aucune raison de considérer que les écoles seraient devenues un lieu privilégié de circulation du virus. Si on doit se baser sur le taux de positivité pour guider le choix de fermeture des écoles, celle des maternelles est difficilement compréhensible. En réalité, il faut utiliser des analyses plus fouillées pour comprendre le rôle joué par les enfants dans la propagation du virus.
À l’heure actuelle, un consensus émerge dans la littérature autour de la question. Les enfants ne seraient pas le moteur de l’épidémie. Le taux de tests positifs dans ces catégories d’âge est plutôt le reflet de la circulation virale dans l’ensemble de la population. Deux méta-analyses récentes montrent que les enfants, qui sont souvent asymptomatiques, transmettent moins le virus que les adultes.17Ludvigsson JF. Children are unlikely to be the main drivers of the COVID-19 pandemic–a systematic review. Acta Paediatr 109 (2020) 1525-1530. https://doi.org/10.1111/apa.15371 18Zhu Y, Bloxham CJ, Hulme KD, Sinclair JE, Tong ZWM, Steele LE, et al. A meta-analysis on the role of children in SARS-CoV-2 in household transmission clusters. Clin Infect Dis. 2020;ciaa1825. … Continue reading Même si la question fait toujours l’objet d’études et de débats, ceci serait lié à leur moindre charge virale. En milieu scolaire, les contaminations rapportées sont très majoritairement liées à une transmission hors de l’école, comme le rapporte une étude menée en Belgique pendant la seconde vague19https://covid-19.sciensano.be/sites/default/files/Covid19/COVID-19_SURVEILLANCE%20IN%20SHOOLS_FR.pdf.
Il est par ailleurs utile de mentionner qu’aucun rapport officiel du GEMS n’a, à notre connaissance, recommandé la fermeture des écoles. Les experts conseillant le gouvernement semblaient plutôt divisés sur cette question. On retiendra en particulier les propos de Dimitri Vander Linden (infectiologue pédiatre et membre du GEMS) qui affirmait qu’aucun expert n’a recommandé la fermeture des écoles20« Covid: le statu quo des maternelles met le feu à l’école francophone », Le Soir, 24/03/2021.. Reprenant les éléments connus de la littérature scientifique à ce sujet, il estimait que le plus logique était de laisser écoles maternelles et primaires ouvertes tout en imposant un distanciel pour les secondaires jusqu’à Pâques. Il convient également de mentionner le rapport publié officiellement par Sciensano le 30 mars21https://www.sciensano.be/fr/coin-presse/le-pourcentage-deleves-et-demployes-scolaires-ayant-des-anticorps-contre-le-sars-cov-2-est, et dont la presse s’est fait l’écho. Celui-ci affirme, en phase avec la littérature internationale, que l’école n’est pas le moteur de l’épidémie, contrairement à ce qu’a affirmé à plusieurs reprises le ministre fédéral de la santé dans les semaines précédant la décision de fermeture. Il est difficile de croire que l’existence de ce rapport proche d’être publié était inconnue de tous au moment où le Codeco a été convoqué le 24 mars.
Une fermeture des écoles facteur potentiel de contamination
Au-delà du fait que fermer les écoles ne devrait être qu’une mesure prise quand aucune autre alternative ne se dessine, et que cette fermeture ne constitue en soi qu’un levier faible pour réduire les chaînes de transmission, il faut aussi prendre en considération les conséquences négatives de cette fermeture sur l’épidémie elle-même. La logique de fermeture de ce « robinet » ne tient pas compte de ce qu’il advient des enfants une fois les écoles fermées. Un communiqué de presse récent d’associations de pédiatres français est limpide à ce sujet22https://www.sfpediatrie.com/sites/www.sfpediatrie.com/files/medias/documents/cp_mars2021.pdf. On risque en réalité de voir augmenter les transmissions. Enfants gardés par les grands-parents, mélanges d’enfants de différentes fratries pour pallier l’absence d’école, adolescents en manque de contacts sociaux qui vont multiplier les rencontres.
Une telle situation a des conséquences dommageables très précises. Concernant la garde par les grands-parents, il s’agit précisément du type de contacts à risque qu’il convient d’éviter. Rappelons que la vaccination des plus de 65 ans est aujourd’hui très loin d’être complète. L’autre solution consiste, pour certains parents, à regrouper les enfants entre amis, voisins, cousins, etc. Les contacts directs sont ici moins à risque, mais il y a deux problèmes majeurs : on mélange les bulles que l’on avait jusqu’à présent soigneusement gardées séparées, et le contrôle de l’hygiène est potentiellement bien moins élevé que dans le cadre scolaire. Ces deux écueils se retrouvent lorsque des élèves plus âgés retrouvent leurs amis hors école. Tous ces comportements sont, par définition, difficiles à quantifier. Ils sont en effet réalisés à l’insu des autorités car contraires à l’obligation de respecter la bulle de un. C’est probablement cette situation qui conduit à faire comme si ces phénomènes n’existaient pas ou étaient marginaux. Ces comportements de substitution pourraient pourtant être étudiés et quantifiés en utilisant des outils de recherche en sciences humaines bien connus (enquête approfondie auprès de publics représentatifs, sondages, etc.).
La fermeture des écoles entraîne enfin un problème en termes de suivi de l’évolution de l’épidémie. En effet, les écoles ont développé une série de protocoles permettant de détecter les cas positifs lorsqu’ils sont symptomatiques et les tests en milieu scolaire permettent d’agir rapidement. Ce dispositif n’est certainement pas parfait, mais il vaut toujours mieux que de laisser les enfants dans leur milieu familial. Les écoles fermées, on n’y teste plus. Les clusters familiaux ou entre familles pourront se développer sans qu’on les repère aussi rapidement.
Au final, on peut se demander si les écoles ne sont pas le meilleur endroit pour assurer distance et hygiène pour les enfants et les adolescents. Les laisser ouvertes est sans doute le meilleur moyen que l’on ait trouvé jusqu’à présent pour suivre l’épidémie dans ces catégories d’âge.
La fermeture des écoles et des établissements d’enseignement supérieur, décidée pour une semaine avant le congé de Pâques, a aussi une fois de plus obligé la communauté scolaire à se réorganiser. Vu l’impact très limité voire éventuellement négatif, anticipé sur l’épidémie elle-même, cela met aussi à mal le fonctionnement d’institutions déjà très fragilisées après un an de crise. Les enseignants et tous les acteurs professionnels de l’enseignement sont à bout de souffle. Ils ont démontré une très grande capacité d’adaptation, au bénéfice d’un support aux enfants, mais ils ont eux-mêmes besoin de soutien et d’un minimum de stabilité. S’ajoute à cela le caractère inutilement anxiogène d’agiter une fois de plus la « dangerosité » des enfants dans cette épidémie, à contre-courant pourtant des bases scientifiques probantes.
L’enseignement supérieur
En ce qui concerne plus spécifiquement l’enseignement supérieur, si le public étudiant est déjà plus âgé et se rapproche des adultes en termes de transmission virale, c’est aussi le public le plus fragilisé au niveau de la santé mentale23https://www.uantwerpen.be/en/research-groups/centre-population-family-health/research2/covid-19-internation/. Le retour à un présentiel à 20%, qui avait été d’application pendant uniquement deux semaines, a donc été suivi d’une nouvelle fermeture pour une seule semaine avant le congé de Pâques. Sachant que les retours du terrain montrent que le retour à 20% n’avait pas généré de forte modification d’affluence sur les campus, et connaissant tous les effets négatifs de la fermeture au niveau de la motivation et du bien-être des étudiants, on peut considérer qu’il s’agit d’un faux pas très dommageable et qui compromet la fin de l’année académique. Surtout, le raisonnement consistant à prendre en compte les effets pervers en termes épidémiologiques d’une telle fermeture peut également être mené concernant l’enseignement supérieur. Il faut ici se demander s’il n’est pas préférable de maintenir les étudiants sur les campus plutôt que de les renvoyer dans leur milieu familial où les contacts à risque sont beaucoup plus probables.
Au total, la fermeture des écoles dans le contexte de mars 2021 était une décision non fondée d’un point de vue épidémiologique et dommageable pour les enfants, l’enseignement et la société.
Conclusion
Au terme de cette analyse, nous ne pouvons que conclure à l’inefficacité, et au caractère infondé, des mesures prises en Codeco le 24 mars dernier, du fait de la dynamique de l’épidémie à laquelle nous faisions face. En effet, la 3ème vague montrait déjà les signes de son essoufflement prochain, et elle s’est révélée être d’une ampleur bien moindre que celle des vagues précédentes. Les décisions prises à l’époque nous semblent relever d’un climat de peur qui a conduit à des mesures restrictives particulièrement fortes. Nos dirigeants ont ici donné l’impression d’une grande fébrilité, ce qui n’est pas de nature à rassurer la population. Dans ce contexte, l’instrumentalisation du variant britannique et de sa plus grande sévérité (qui reste toujours à estimer de manière précise) a joué un rôle essentiel. On a créé un sentiment d’urgence et de péril imminent qu’une analyse sereine de la situation aurait pu dissiper. Cette attitude irrationnelle s’est particulièrement manifestée à propos de la fermeture des écoles. En effet, aucun élément concret ne laissait penser que les écoles étaient devenues un lieu de contagion plus important qu’auparavant.
Si ce confinement n’a eu que peu d’impact sur l’épidémie (à supposer qu’il en ait eu un), il en a eu un énorme sur le moral des Belges. Pour nombre d’entre eux, il s’agissait du confinement de trop, arrivé après de longs mois de restrictions et des annonces d’assouplissements qui n’ont pas encore été rendues effectives. On a ainsi créé ce que l’on voulait précisément éviter, à savoir un “effet yoyo” avec des annonces d’ouverture auxquelles succèdent des restrictions encore plus fortes. Pour le milieu scolaire, on a créé une anxiété supplémentaire, totalement inutile, quant au danger constitué par les enfants pour le personnel enseignant, comme l’ont montré les réactions de certains représentants des enseignants.
Étant donné tant l’évolution de l’épidémie que les différents impacts négatifs de ce 3ème confinement, nous ne pouvons que recommander l’annulation au plus vite des mesures prises lors du Codeco du 24 mars 2021. Rappelons que l’objectif affiché était d’éviter la saturation des services hospitaliers. Or, le niveau des hospitalisations en soins intensifs semble être proche de son maximum: il est en stagnation depuis le 9 avril. Si l’on a à l’esprit le temps que met une mesure restrictive à avoir un impact sur le taux d’occupation des lits de soins intensifs, nous ne pouvons que conclure à l’inutilité de la prolongation des mesures réintroduites à l’occasion de 3ème confinement. Il convient de rappeler qu’il s’agit en réalité d’un surconfinement, tant les mesures en place avant sa mise en œuvre étaient déjà drastiques.
Outre la réouverture des écoles dès la rentrée des vacances de Pâques, nous demandons l’arrêt au plus vite des autres mesures du 24 mars (restrictions concernant les commerces, fermeture des métiers de contacts), avant la date prévue du 26 avril. Rappelons par ailleurs que ce court reconfinement avait été présenté comme étant le moyen de permettre une réouverture en présentiel complet des écoles secondaires et une réouverture de l’Horeca le 1er mai. Afin de restaurer tant le moral des Belges que la confiance envers leurs dirigeants, il nous semble essentiel de respecter ces promesses. La situation épidémiologique est en effet meilleure aujourd’hui que ne le laissaient paraître les simulations au moment de décider du 3ème confinement. De la même manière, il convient de lever au plus vite l’interdiction des voyages non essentiels. Prise pour éviter l’arrivée de variants en Belgique, celle-ci est, de facto, obsolète aujourd’hui24Voir à ce sujet : L’interdiction des voyages “non essentiels”, analyse critique d’une interdiction non-essentielle. Lien : … Continue reading.
Enfin, il apparaît urgent de mettre en œuvre le plan “plein air”, tant les activités en extérieur constituent aujourd’hui le meilleur moyen d’avoir des contacts sociaux en minimisant le risque de contamination.
Auteurs
- Christine Dupont (UCLouvain)
- Denis Flandre (UCLouvain)
- Raphaël Jungers (UCLouvain)
- Vincent Laborderie (UCLouvain)
- Pierre Schaus (UCLouvain)
Avec la participation de:
- Émilie Corswarem (ULiège)
- Guillaume Derval (UCLouvain)
- Pierre-François Laterre (UCLouvain)
- Raphaël Lefevere (Université de Paris)
- Olivier Lhoest (CHC Montlegia)
- Irène Mathy (UCLouvain Saint-Louis Bruxelles)
- Elisabeth Paul (ULB)
- Bernard Rentier (ULiège)
Notes
↑1 | https://www.info-coronavirus.be/fr/news/occ2403/ |
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↑2 | L’analyse présentée ici se base sur les données disponibles au 12/04/2021 |
↑3 | Un certain nombre d’études scientifiques soutiennent que l’effet de ces mesures n’est pas mesurable. D’autres affirment que certaines mesures restrictives ont bien une utilité mais que ce n’est pas le cas de toutes les mesures prises. En d’autres termes, des mesures additionnelles plus sévères n’auraient pas d’impact prouvé sur la baisse des contaminations. Voir à ce sujet : “Evaluating the effects of shelter-in-place policies during the COVID-19 pandemic” ; “Stay-at-home policy is a case of exception fallacy: an internet-based ecological study” ; “Assessing mandatory stay‐at‐home and business closure effects on the spread of COVID‐19” ; “COVID-19: Rethinking the Lockdown Groupthink”. |
↑4 | Sur base des données brutes des cas, nous définissons l’inflexion comme étant le jour où la pente de la moyenne centrée sur 7 jours est la plus importante. |
↑5 | https://covidrationnel.be/2021/03/23/analyse-situation-epidemiologique-23-03-2021/#sdfootnote1sym |
↑6 | Au moment de la première vague, le nombre de tests était très limité ce qui fausse toute comparaison sur ce point. |
↑7 | Source : Covidata.be, Sciensano |
↑8 | Voir à ce sujet : https://covidrationnel.be/2021/02/16/discussion-chronologique-de-limpact-de-certaines-mesures-non-pharmaceutiques-de-lutte-anti-covid-suivant-la-2eme-vague-en-belgique/ |
↑9, ↑13 | https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/336653/WHO-2019-nCoV-Adjusting_PH_measures-2020.2-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y |
↑10 | Voir à ce sujet notre analyse : Situation épidémiologique de la Belgique dans le baromètre de l’OMS, 5/02/2021. Lien : https://covidrationnel.be/2021/02/05/situation-epidemiologique-de-la-belgique-dans-le-barometre-de-loms/ |
↑11 | Éléments à prendre en considération lors de la mise en œuvre et de l’ajustement des mesures de santé publique et des mesures sociales dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, Nov. 2020, p. 6. Lien : https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/336653/WHO-2019-nCoV-Adjusting_PH_measures-2020.2-fre.pdf?sequence=1&isAllowed=y |
↑12 | https://academic.oup.com/jid/article/223/4/550/6009483 https://doi.org/10.1093/infdis/jiaa742 |
↑14 | Ludvigsson JF. Children are unlikely to be the main drivers of the COVID-19 pandemic–a systematic review. Acta Paediatr 109 (2020) 1525-1530. https://doi.org/10.1111/apa.15371 |
↑15 | W. S. Gilliam, A. A. Malik, M. Shafiq, M. Klotz, C. Reyes, J. E. Humphries, T. Murray, J. A. Elharake, D. Wilkinson and S. B. Omer. COVID-19 transmission in US child care programs. Pediatrics 147( 2021) e2020031971. https://doi.org/10.1542/peds.2020-031971 |
↑16 | https://covidrationnel.be/2021/04/08/cas-positifs-taux-de-positivite-et-indications-de-test-les-biais-lies-a-la-strategie-de-testing-rendent-les-comparaisons-entre-tranches-dage-tres-peu-fiables/ |
↑17 | Ludvigsson JF. Children are unlikely to be the main drivers of the COVID-19 pandemic–a systematic review. Acta Paediatr 109 (2020) 1525-1530. https://doi.org/10.1111/apa.15371 |
↑18 | Zhu Y, Bloxham CJ, Hulme KD, Sinclair JE, Tong ZWM, Steele LE, et al. A meta-analysis on the role of children in SARS-CoV-2 in household transmission clusters. Clin Infect Dis. 2020;ciaa1825. https://doi.org/10.1093/cid/ciaa1825 |
↑19 | https://covid-19.sciensano.be/sites/default/files/Covid19/COVID-19_SURVEILLANCE%20IN%20SHOOLS_FR.pdf |
↑20 | « Covid: le statu quo des maternelles met le feu à l’école francophone », Le Soir, 24/03/2021. |
↑21 | https://www.sciensano.be/fr/coin-presse/le-pourcentage-deleves-et-demployes-scolaires-ayant-des-anticorps-contre-le-sars-cov-2-est |
↑22 | https://www.sfpediatrie.com/sites/www.sfpediatrie.com/files/medias/documents/cp_mars2021.pdf |
↑23 | https://www.uantwerpen.be/en/research-groups/centre-population-family-health/research2/covid-19-internation/ |
↑24 | Voir à ce sujet : L’interdiction des voyages “non essentiels”, analyse critique d’une interdiction non-essentielle. Lien : https://covidrationnel.be/2021/03/25/linterdiction-des-voyages-non-essentiels-analyse-critique-dune-interdiction-non-essentielle/ |