Version révisée de l’article du 26/12/2021 suite à un « peer reviewing » informel.
Pour autant qu’ils soient courtois et rigoureusement documentés, nous accueillons volontiers les commentaires constructifs. Celui-ci n’était pas très courtois et pas du tout documenté, mais sur quelques points, judicieux, aussi avons-nous décidé d’en tenir compte.
Cette année, le collectif scientifique CovidRationnel a publié deux avertissements concernant la vaccination anti-COVID des enfants :
☑️ Le 26 juin 2021 : « Considérations sur la vaccination anti-COVID des enfants et des adolescents ».
☑️ Le 9 septembre 2021 : « Rentrée scolaire sous haute tension : obligation vaccinale, pass sanitaire et vaccination systématique des enfants et des adolescents – le point sur les derniers développements ».
Le raisonnement qui préside à la campagne actuelle de vaccination des enfants de 5 à 11 ans repose sur quelques principes :
1. Les protéger contre la maladie COVID-19 et ses formes graves ;
2. Leur épargner le risque de COVID long au cas où ils seraient infectés ;
3. Les amener à contribuer à l’élimination du virus de notre pays ;
4. Leur permettre de ne pas représenter un danger pour leurs proches plus âgés, particulièrement leurs grands-parents ou les membres de leur famille souffrant d’immunodépression ou de comorbidités, donc à risque en cas d’infection ;
5. Le vaccin ne présente aucun danger pour eux ;
6. Les doses pour enfants sont sous-calibrées de l’ordre de 3 fois et seules deux doses sont envisagées ;
7. La balance risque/bénéfice de la vaccination anti-COVID lui est favorable.
La littérature scientifique est déjà riche de beaucoup d’informations sur le suivi des vaccinations pour le reste de la population, y compris les 12 ans et plus. Une revue dans Toxicology Reports, journal réputé, fait un bilan provisoire intéressant 1https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S221475002100161X .
1️⃣ Concernant le point 1.
Les protéger contre la maladie COVID-19 et ses formes graves :
🔹 Les enfants et les jeunes en général présentent un tableau qui, sauf cas particulier de comorbidité, s’avère bénin ou asymptomatique lorsqu’ils sont infectés par le SRAS-CoV-2. Le risque de décès lié au COVID-19 est quasi nul pour eux. 2https://www.nature.com/articles/s41586-020-2918-0 . Un article du CDC américain de novembre 2021 3https://www.cdc.gov/vaccines/acip/meetings/downloads/slides-2021-11-2-3/03-COVID-Jefferson-508.pdf indique que l’incidence des contaminations chez les 5-11 ans a, lors du pic d’octobre 2021, atteint 0,15 %, en termes d’hospitalisations, le pic a atteint 0,001 %. A titre de comparaison, la grippe saisonnière des années 2017-18, 2018-19 et 2019-20 a entraîné, dans la même population, 0,025, 0,027 et 0,030 % d’hospitalisations d’enfants de 5-11 ans, soit 25 à 30 fois plus. l’information qui a largement couru sur la proportion énorme d’enfants hospitalisés avec Omicron à New York 4https://www.cnn.com/2021/12/27/health/covid-kids-hospitals/index.html était une coquille de presse (en fait il ne s’agissait pas du pourcentage d’hospitalisés qui étaient des enfants, mais du pourcentage d’enfants hospitalisés qui l’étaient avec Omicron ! 5https://www.nytimes.com/2021/12/28/health/omicron-kids-hospitalizations.html, https://www.theepochtimes.com/fauci-hospitals-are-overcounting-covid-19-cases-in-children_4187345.html). Néanmoins, les sorties journalistiques tonitruantes ont été démenties mais ont fortement frappé l’imaginaire collectif.
🔹 Même au plus fort des pics épidémiques, le volume d’hospitalisations de personnes âgées de moins de 18 ans testées positives au COVID-19 demeure très faible. 6https://gis.cdc.gov/grasp/COVIDNet/COVID19_5.html#virusTypeDiv
🔹 Il est à présent bien démontré que l’immunité que développent les enfants lors de l’infection par le SARS-CoV-2 est très robuste et qu’elle explique leur résistance aux formes symptomatiques et plus encore aux formes graves. 7https://www.nature.com/articles/s41590-021-01089-8
🔹 On manque encore d’études scientifiques rigoureuses sur le diet de l’infection par le variant Omicron mais on commence à admettre qu’à côté de son infectiosité très grande, il puisse être beaucoup moins pathogène que ses prédécesseurs 8https://www.nytimes.com/2021/12/28/health/covid-children-covid.html, 9https://www.lesoir.be/415479/article/2021-12-31/omicron-envoie-davantage-denfants-lhopital-aux-etats-unis-sans-etre-plus-grave.
2️⃣ Concernant le point 2.
Leur épargner le risque de Covid long au cas où ils seraient infectés :
La difficulté d’établir clairement un diagnostic de COVID long entretient une controverse sur l’existence même de ce mal chronique, entité clinique mal définie 10https://journals.lww.com/pidj/Fulltext/2021/12000/How_Common_is_Long_COVID_in_Children_and.20.aspx?context=FeaturedArticles&collectionId=2 , 11https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0262407921003031 , 12https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/apa.15673, 13https://www.clinicalmicrobiologyandinfection.com/article/S1198-743X(20)30750-3/fulltext, 14https://blog.ons.gov.uk/2021/09/16/how-common-is-long-covid-that-depends-on-how-you-measure-it/, 15https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2785832, 16https://link.springer.com/article/10.1007/s00408-021-00423-z. Les deux derniers articles référencés ici soutiennent l’hypothèse d’une cause psychosomatique pour le COVID long. Toutefois ils signalent également des critiques de cette opinion, indiquent d’autres hypothèses possibles et soulignent que le sujet n’est pas résolu. Une étude portant sur une grande partie de la population allemande 17https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.10.21.21265133v1.full indique que les enfants qui ont fait le covid pourraient avoir des symptômes mentaux ou physiques légèrement plus fréquents que les enfants n’ayant pas fait le covid (IRR =1.3). Les auteurs n’écartent cependant pas un biais de détection des symptômes puisque les enfants qui ont eu le covid pourraient avoir été plus suivis que les personnes n’ayant pas fait le COVID. Actuellement, plus on l’examine sérieusement, plus l’incidence du Covid long semble diminuer 18https://blog.ons.gov.uk/2021/09/16/how-common-is-long-covid-that-depends-on-how-you-measure-it/.
Une étude de large envergure en Angleterre a suivi plus de 26.000 personnes testées positives au COVID d’avril 2020 à août 2021. 19 … Continue reading
On remarque, dans cette étude, que, pour les catégories les plus jeunes, le pourcentage de participants ayant rapporté des symptômes de type “COVID long” n’est pas significativement différent du groupe de contrôle qui n’a pas fait le COVID.
Le débat est donc loin d’être résolu.
3️⃣ Concernant le point 3.
Les amener à contribuer à l’élimination du virus de notre pays :
Il est aujourd’hui bien admis que l’immunisation, qu’elle soit naturellement (par le virus) ou artificiellement (par le vaccin) acquise, et même généralisée, ne permettra pas d’éliminer le virus et ses variants. Le fait indiscutable que les personnes vaccinées (et les personnes guéries) peuvent être infectées par des nouveaux variants (et même malades et parfois sérieusement) 20https://www.medicalnewstoday.com/articles/coronavirus-reinfection-how-long-might-natural-immunity-last suffit à faire comprendre l’utopie de l’éradication 21https://www.nature.com/articles/d41586-021-00396-2 rendue impossible parce que le virus est partagé avec les animaux et mute constamment 22https://globalnews.ca/news/8023287/covid-canada-measles-influenza/, 23https://www.sciencealert.com/scientists-estimate-how-likely-are-we-to-eradicate-covid-19 , 24https://www.cnbc.com/2021/09/07/who-says-covid-is-here-to-stay-as-hopes-for-eradicating-the-virus-diminish.html, 25https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7825892/, 26https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1074761321004040.
4️⃣ Concernant le point 4.
Leur permettre de ne pas représenter un danger pour leurs proches plus âgés, particulièrement leurs grands-parents ou les membres de leur famille souffrant d’immunodépression ou de comorbidités, donc à risque en cas d’infection :
Les personnes vaccinées, qui bénéficient d’une certaine protection contre les formes graves du COVID-19, peuvent néanmoins être infectées et transmettre le virus. Si la vaccination des enfants permet de diminuer quelque peu ces risques intrafamiliaux (à supposer que les personnes à risque ne puissent être vaccinées, ce qui rend la situation plutôt exceptionnelle), elle ne les empêche pas complètement 27https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(21)00648-4/fulltext.
Ce point de vue est partiellement contesté par d’autres auteurs 28https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmc2106757 pour qui, étant donné que la vaccination réduit l’infection asymptomatique par le SARS-CoV-2, il est plausible que la vaccination réduise la transmission. Ils admettent cependant que les données provenant d’essais cliniques et d’études d’observation manquent. Leur argumentation repose sur le fait que la vaccination d’une cohorte de travailleurs de la santé est associée à une diminution statistique des cas documentés de COVID-19 parmi les membres de leur foyer.
5️⃣ Concernant le point 5.
Le vaccin ne présente aucun danger pour eux :
Le taux d’effets indésirables signalés après l’administration du vaccin anti-COVID-19 est anormalement élevé par rapport aux autres vaccins. Certains effets sont plus fréquents chez les jeunes, notamment les myocardites et péricardites après la vaccination par ARN messagers. La littérature scientifique sur ce sujet précis est abondante.
On constate des problèmes cardiaques (myo- et péricardites, arythmies)29https://www.nature.com/articles/s41591-021-01630-0 , 30https://academic.oup.com/cid/advance-article-abstract/doi/10.1093/cid/ciab989/6445179 31https://www.ahajournals.org/doi/pdf/10.1161/CIRCULATIONAHA.121.056583 , 32https://link.springer.com/article/10.1007/s00392-021-01974-0 , 33https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/circ.144.suppl_1.10712 , 34https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2782900 , 35https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34664804/ , 36 … Continue reading, 37https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2781601 , 38https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2781602 , 39https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33994339/ , 40https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCULATIONAHA.121.055891 , 41 … Continue reading, 42https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2110737 , 43https://www.ema.europa.eu/en/news/meeting-highlights-pharmacovigilance-risk-assessment-committee-prac-25-28-october-2021 , 44https://www.bmj.com/content/375/bmj-2021-068665 . “L’association avec le risque de myocardite apparaît particulièrement marquée chez les jeunes hommes de moins de 30 ans, en particulier au décours de la deuxième dose du vaccin Moderna, qui serait à l’origine d’un excès de cas atteignant de l’ordre de 132 par million de doses dans cette tranche de la population 45https://ansm.sante.fr/uploads/2021/11/08/20211108-covid-19-vaccins-rapport-epiphare-myocardite-pericardite.pdf. Ceci doit être comparé à l’incidence pré-vaccin COVID des myocardites chez les jeunes, de maximum 1,8 par 100.000 46https://www.cdc.gov/vaccines/acip/meetings/downloads/slides-2021-11-2-3/04-COVID-Oster-508.pdf (p. 8). On parle donc d’un risque augmenté d’un facteur 10 pour les jeunes. Ce même rapport officiel américain nous apprend également que plus de 25% des jeunes qui souffrent d’une myocardite post-vaccin COVID ne sont pas rétablis après 3 mois, (p. 18 et suivantes). Un autre rapport du CdC montre encore des taux augmentés de 20 à 30 fois chez les moins de 24 ans pour le vaccin Pfizer 47https://www.cdc.gov/vaccines/acip/meetings/downloads/slides-2021-10-20-21/07-COVID-Su-508.pdf (p. 19). Enfin, toujours aux USA, la FDA parle d’un risque d’excès de myocardites de 200 par million avec ces vaccins pour les jeunes 48https://www.fda.gov/media/151733/download (p. 24).
Mais les arguments rassurants (nos détracteurs habituels diraient « rassuristes ») sont aussi légion. Divers articles suggèrent également que le risque d’inflammation cardiaque lié au vaccin anti-COVID-19 de Pfizer est très faible 49https://www.nature.com/articles/d41586-021-02740-y et que les myocardites et péricardites après vaccination anti-COVID-19 sont bénignes 50https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/vaccines/safety/myocarditis.html et que les myocardites après vaccination anti-COVID-19 sont rares 51https://www.tctmd.com/news/studies-highlight-rarity-myocarditis-mrna-covid-19-vaccines , que « l’évolution immédiate de la myocardite et de la péricardite après la vaccination avec les deux vaccins Pfizer et Moderna est généralement légère et répond au traitement, un suivi serait en cours pour déterminer les résultats à long terme 52https://www.who.int/news/item/27-10-2021-gacvs-statement-myocarditis-pericarditis-covid-19-mrna-vaccines-updated . Selon l’Agence Nationale Française de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), « le risque de myocardite et de péricardite après la vaccination anti-COVID-19 est confirmé mais peu fréquent et d’évolution favorable » 53https://ansm.sante.fr/actualites/le-risque-de-myocardite-et-pericardite-apres-la-vaccination-covid-19-est-confirme-mais-peu-frequent-et-devolution-favorable
Sans pouvoir trancher définitivement quant aux risques d’affections cardiaques chez les jeunes vaccinés, la controverse étant encore très vive, on doit également mentionner que d’autres pathologies post-vaccinales ont été décrites chez les adultes et plus particulièrement les jeunes adultes. C’est ainsi qu’on connait également de problèmes de thromboses (plus fréquemment après les vaccinations avec les adénovirus vecteurs, or le vaccin autorisé pour les 5-11 ans est celui de Pfizer, à ARN messager).
On notera également des problèmes thrombotiques caractéristiques (thromboses avec thrombocytopénie) 54https://onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.1111/jth.15572 , 55 … Continue reading, 56https://www.nature.com/articles/d41586-021-00940-0 , 57https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejme2106315 , 58https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2109908, 59https://www.nature.com/articles/d41586-021-00998-w , de syndrome inflammatoire multisystémique (MIS)60https://www.mdpi.com/2076-393X/9/11/1353?fbclid=IwAR1hNwTH9Xahj_PzKOSNtPGMdahiFm8zyL_b2XiLeMZFTgf81ryhcBPP1MU , 61https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/apa.16141 , neurologiques 62https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/03000605211056783, 63 … Continue reading, 64https://www.scienceboard.net/index.aspx?sec=ser&sub=def&pag=dis&ItemID=2113 , 65https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(21)00076-1/fulltext, 66https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2779389, oncologiques 67https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmed.2021.798095/full, 68https://www.canceraustralia.gov.au/covid-19/research-articles/covid-19-vaccines-and-cancer-articles, infectieux (zona) 69https://academic.oup.com/rheumatology/article/60/SI/SI90/6225015, hormonaux 70https://www.bmj.com/content/374/bmj.n2211, 71https://covid19.nih.gov/news-and-stories/covid-19-vaccines-and-menstrual-cycle,72https://www.news-medical.net/news/20211015/Study-finds-menstrual-bleeding-changes-after-SARS-CoV-2-vaccination.aspx, 73https://www.news-medical.net/news/20211126/Prevalence-of-menstrual-changes-following-vaccination-against-COVID-19.aspx, etc. Il faut mentionner que ces effets sont rares et parfois même contestés par d’autres études. De toute évidence, le sujet n’est pas réglé.
Quoi qu’il en soit, on ne peut évacuer avec légèreté le fait que ce n’est pas par l’expérimentation massive et rapide qu’on peut remplacer une observation dans la durée.
6️⃣ Concernant le point 6.
Les doses pour enfants sont sous-calibrées de l’ordre de 3 fois 74https://www.pei.de/EN/newsroom/hp-news/2021/211210-comirnaty-children-important-information.html">75https://www.pei.de/EN/newsroom/hp-news/2021/211210-comirnaty-children-important-information.html et seules deux doses sont envisagées :
L’étude de Pfizer 76https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2116298 sur les 5-11 ans est une étude sur deux doses publiée le 9 novembre 2021 lorsque le variant Delta était majoritaire et d’une durée après vaccination de maximum 2 mois. Nous savons maintenant que l’efficacité vaccinale du vaccin Pfizer pour les transmissions diminue rapidement avec le temps chez les adultes. Rien n’indique qu’il pourrait en être autrement pour les enfants. Il semble étrange d’imaginer que ce qui nécessite 3 doses (et plus semble-t-il, plusieurs pays en sont à la 4ème et certains évoquent une 5ème) chez l’adulte pourrait être atteint en deux chez l’enfant.
Quoi qu’il en soit, la FDA américaine 77https://www.fda.gov/news-events/press-announcements/fda-authorizes-pfizer-biontech-covid-19-vaccine-emergency-use-children-5-through-11-years-age, 78https://www.fda.gov/media/153717/download et l’EMA européenne 79https://www.ema.europa.eu/en/news/comirnaty-covid-19-vaccine-ema-recommends-approval-children-aged-5-11 ont rapidement approuvé la vaccination dès 5-11 ans. Il est précisé ici que « Les données d’essais cliniques soumises par la société [Pfizer] dans la demande d’extension d’indication pédiatrique seront publiées sur le site des données cliniques de l’Agence en temps voulu » et « Bien qu’un grand nombre de personnes aient déjà reçu des vaccins COVID-19, certains effets indésirables peuvent encore apparaître alors que de plus en plus de personnes reçoivent le vaccin ». Certains semblent considérer que c’est normal, nous trouvons que c’est précipité.
Le nouveau variant n’est donc plus le même que lors de l’étude. Chez les adultes, les données indiquent qu’un schéma vaccinal à deux doses pour Omicron perdrait encore significativement en efficacité. Malheureusement, hormis une étude néerlandaise indiquant que le variant Omicron a plus tendance à infecter les personnes vaccinées ou guéries que les non vaccinées n’ayant pas rencontré le SARS-CoV-2 80https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.12.20.21268121v1 , aucune étude disponible à ce jour ne permet de présager l’efficacité vaccinale contre Omicron et encore moins de savoir comment celle-ci va évoluer dans le temps. Une étude danoise indique que l’efficacité des vaccins actuels disparaît avec Omicron 81https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.12.20.21267966v3.full.pdf .
Les modélisations SIMID 82https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/20211217_shc-9680_covid19_5-11y_vweb.pdf tentant de démontrer le bénéfice sociétal de vacciner les enfants à 80% pour freiner fortement l’épidémie sont, par conséquent, irrelevantes puisqu’elles reposent sur des hypothèses qui ne sont confirmées ni par des données, ni par des études. Ces simulations manquent complètement de transparence et ne sont pas reproductibles par la communauté scientifique. Pour une décision comportant autant d’enjeux sociétaux, ce manque de transparence de la part des modélisateurs et de ceux qui utilisent leurs prédictions pose question.
En considérant le moyen et le long terme, comme on manque encore de données claires sur la sécurité des divers vaccins anti-COVID-19 et comme les enfants et les adolescents ont une espérance de vie restante très longue, les effets nocifs inconnus à long terme sont potentiellement beaucoup plus importants pour eux que pour les personnes âgées. Si on peut prendre le risque avec ces dernières, la prudence est nécessaire vis-à-vis des jeunes.
7️⃣ Concernant le point 7.
La balance risque/bénéfice de la vaccination anti-COVID-19 lui est favorable :
Les politiques de vaccination reposent normalement sur le fait que les bénéfices attendus l’emportent clairement sur le risque d’effets indésirables. L’analyse risque-bénéfice des vaccins anti-COVID-19 fait apparaître un risque potentiel relativement élevé par rapport à l’absence de bénéfice pour les enfants et les jeunes en général 83https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S221475002100161X .
La transmission du SRAS-CoV-2 des enfants aux adultes, même si elle est réelle 84https://www.sciencedirect.com/science/ article/pii/S221475002100161X, ne constitue pas du tout un moteur de l’épidémie car ils sont en réalité moins infectieux 85 … Continue reading. Par ailleurs il a été démontré que les adultes en contact avec des enfants n’ont pas une mortalité plus élevée due au COVID-19 dans leur environnement familial 86https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7774027/ .
L’immunité naturelle contre l’infection par le SARS-CoV-2 est large et robuste et plus efficace que l’immunité vaccinale 87Had COVID? You’ll probably make antibodies for a lifetime (nature.com), 88https://www.nih.gov/news-events/nih-research-matters/lasting-immunity-found-after-recovery-covid-19, 89https://www.nih.gov/news-events/nih-research-matters/lasting-immunity-found-after-recovery-covid-19, 90https://www.medicalnewstoday.com/articles/coronavirus-reinfection-how-long-might-natural-immunity-last, 91https://apps.who.int/iris/handle/10665/341241, 92https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)00675-9/fulltext, 93https://www.nature.com/articles/s41586-021-03647-4, 94https://brownstone.org/articles/79-research-studies-affirm-naturally-acquired-immunity-to-covid-19-documented-linked-and-quoted/, 95https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(21)00675-9/fulltext, 96SARS-CoV-2 infection rates of antibody-positive compared with antibody-negative health-care workers in England: a large, multicentre, prospective cohort study (SIREN) – The Lancet, 97Asymptomatic and symptomatic SARS-CoV-2 infections elicit polyfunctional antibodies: Cell Reports Medicine, 98SARS-CoV-2 elicits robust adaptive immune responses regardless of disease severity – EBioMedicine (thelancet.com), 99SARS-CoV-2 infection induces long-lived bone marrow plasma cells in humans | Nature, 100Longitudinal analysis shows durable and broad immune memory after SARS-CoV-2 infection with persisting antibody responses and memory B and T cells – PubMed (nih.gov), notamment pour combattre les variants. Les enfants et les jeunes sont plus en sécurité grâce à l’immunité naturelle.
Est-il donc bien prudent de procéder à la vaccination des enfants et adolescents dans un tel cadre d’absence de nécessité et de doute sur les conséquences, tout particulièrement lorsqu’il semble évident maintenant que le virus, par ses nouveaux variants dominant, est en train de se plier à la règle virologique bien connue qui veut que les générations successives de variants se montrent plus transmissibles et moins pathogènes ? Lorsque le virus montre bien qu’il va devenir de plus en plus bénin, saisonnier et endémique ? 101https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2777343
CONCLUSION
- Lorsqu’il existe un risque potentiel lié à une innovation et que l’on connaît encore peu de choses à son sujet – ou si le sujet est controversé -, le principe de précaution doit s’imposer.
- Étant donné l’incertitude sur bien des points et le peu de danger encouru par les enfants avec ce virus, il est contraire à l’éthique de mettre – ne fut-ce que potentiellement – en danger des enfants par cette vaccination dans le seul objectif de protéger les adultes.
- Aucun argument scientifique, médical, ni de santé publique n’apparaît comme suffisamment convaincant pour justifier une vaccination systématique des enfants et dés jeunes ne souffrant pas de comorbidités.
Malgré ces nombreux éléments appelant à la prudence, le 20 décembre 2021, en Belgique, il est donné un « Feu vert politique à la vaccination des enfants contre le COVID-19 » 102 … Continue reading.
Il est donc décidé de faire courir un risque indéterminé à l’enfance du pays sur base de l’hypothèse mythique de l’éradication du virus si 100% de la population, enfants compris, sont vaccinés, alors qu’une des choses que l’on sait pertinemment bien c’est qu’il n’est pas possible, donc inutilement envisageable, d’éradiquer un virus 1) à transmission aérogène, 2) que les humains échangent avec les animaux et qui, de surcroît, 3) est sujet à de très fréquentes mutations, trois particularités que cumule le SARS-CoV-2.
Bernard RENTIER
avec le soutien et le concours de Lieven ANNEMANS, Vinciane DEBAILLE, David DOAT, Christine DUPONT, Denis FLANDRE, Jacques FOLON, Boris JIDOVTSEFF, Vincent LABORDERIE, Jean-Louis LAMBORAY, Irene MATHY, Tilia PATOIS, Elisabeth PAUL, Jean-François RASKIN, Pierre SCHAUS, Olivier SERVAIS, Jean-Marc SPARENBERG, Nicolas VERMEULEN.
Notes